«Quand nous trouvons une ruche, si l’arbre est difficile à grimper, nous le coupons, pour nous débarrasser des abeilles, nous mettons le feu », avoue Gaby, un autochtone récolteur de miel à Izato. « Des milliers d’abeilles périssent dans les braises », ajoute de son côté Saddam, son voisin bantou, avec qui, il partage un litre d’alcool à base de maïs appelé « Lotoko » en langue locale.
A l’ombre d’un avocatier, les deux hommes se plaignent de la saison qui a été moins fructueuse. Gaby confie qu’en général lorsque la saison est bonne, il extrait 350 kg de miel par mois, qui sont ensuite vendus aux acheteurs qui viennent des villes du Congo et même du Cameroun, mais cette fois il n’a même pas récolté la moitié. Pourtant, il refuse de croire que cette baisse résulte de leurs mauvaises pratiques et pensent dur comme fer que les abeilles ne peuvent pas disparaitre. « Lorsqu’on coupe un arbre comme celui là-bas, les abeilles migrent ailleurs mais ne peuvent pas disparaitre », soutient Gaby.
Louis Ndzéka, vient de Dongou avec deux récolteurs autochtones, Ebéba et Ndzéndo. La veille, il a repéré trois ruches à partir desquelles, il va extraire le miel cet après- midi. Avant, il doit arroser le pied d’un gros arbre d’un litre d’alcool « Lotoko ». Ce rituel a couté 25000 FCFA au porte-monnaie de l’équipe de reportage, « Avant de pénétrer dans la forêt, j’implore la clémence de mes ancêtres pour qu’ils nous ouvrent la voie, c’est notre coutume, sinon nous pouvons nous égarer ou sortir bredouille », avance-t-il, perdu dans ses croyances.
Des troncs d’arbres barrent la voie le long du chemin. « Ce sont ceux coupés pendant la récolte passée », informe Louis Ndzéka qui après deux heures de marche, arrive avec son équipe au niveau de l’arbre qui semble abriter le miel, et reconnait que celui-ci (le miel), devient difficile à trouver. « Avant on le récoltait derrière nos cases, les colonies se sont éloignées à causes des récolteurs qui coupent les arbres », se plaint-t-il.