Les forêts sacrées d'Afrique centrale subissent une dégradation accélérée. Leur caractère "sacré" (lieu de pratiques rituelles, abri des totems, et dont l'accès est réservé aux initiés et aux guides spirituels) ne suffit plus à dissuader une population riveraine toujours plus nombreuse, ainsi qu'une urbanisation incontrôlée. Cela se traduit par la pénétration de ces forêts, les pratiques agricoles, la chasse, la coupe illégale de bois de chauffage, la vente et l'occupation illégale de parcelles.
C'est notamment le cas dans la province de l'Équateur, au nord-ouest de la République démocratique du Congo, et dans les hautes terres de l'ouest du Cameroun. Ainsi, selon les données recueillies en 2021 dans cette région par l'ONG Rainforest Alliance, les forêts sacrées des hauts plateaux de l'ouest du Cameroun ont perdu plus de 60% de leur superficie au cours des 30 dernières années. Ces espaces de souveraineté patrimoniale représentent les derniers bastions de la forêt, dans une région agricole où la densité moyenne de population est de 718,8 habitants par km², selon les données du site de cartographie DB City.com.