VIDÉO Dans le delta de l’Amazone, une cinquantaine de communautés sont en péril, sous l’effet conjugué de la montée des eaux, de l’élevage intensif et de l’inaction politique. Pour « Le Monde », le documentariste Patrick Vanier a filmé les derniers habitants de cet archipel condamné.
Dans le nord du Brésil, autour de l’archipel de Bailique, se joue depuis des millénaires un combat de titans. D’un côté, l’Amazone, le plus grand fleuve du monde. De l’autre, l’océan Atlantique et ses intenses marées. Les quinze mille habitants de ce territoire, issus d’une cinquantaine de communautés, ont longtemps appris à vivre avec ces forces naturelles.
Mais depuis une quinzaine d’années, l’équilibre du delta est en péril. Des maisons coulent, des jardins s’affaissent, des écoles disparaissent, emportés par une érosion inédite.
Quelques habitants s’accrochent et reconstruisent toujours un peu plus loin dans les terres, mais la plupart n’espèrent désormais plus que l’« aide de Dieu ». A l’origine du chaos, le changement climatique et la hausse du niveau des océans, mais aussi des choix agricoles et industriels locaux et récents, qui ont précipité la catastrophe.
Ils s’appellent Domingo, Michelle, Karlene… Ils sont commerçants, éleveurs ou petits cultivateurs. Pour Le Monde, avec le soutien du Pulitzer Center, le documentariste Patrick Vanier est parti filmer ces déracinés de l’Amazone, abandonnés des pouvoirs publics brésiliens.