An English summary of this report is below. The original report, published in French in Greenafia, follows.
Ongoing insecurity in North Kivu for more than 3 decades, coupled with demographic growth and the scarcity of family fields in the highlands, is reawakening old debates about the boundaries of Virunga National Park, which will soon mark the end of a century of instability.
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« Congo Ya sika », ce quartier de la cité de Kasindi qui cristallise les défis des limites du Parc National de Virunga
L’insécurité permanente au Nord-Kivu depuis plus de 3 décennies, couplée avec la montée démographique et l’insuffisance des champs familiaux dans les hautes terres, réveille des vieux débats sur les limites du Parc National des Virunga qui va bientôt souffler sur un siècle d’instabilité.
J’ai raté une attaque ADF, une chance sur un million que nombreux congolais n’ont pas eu
En effet, ce matin du mardi 22 Août 2023, ayant quitté la ville de Beni (Nord-Kivu) autour de 8 heures pour Kasindi, une cité frontalière avec l’Ouganda; près de 45 minutes après, juste quand nous venions de traverser le pont Semuliki, notre chauffeur, peut-être à peine la trentaine atteint, vit certaines silhouettes sortir de la brousse sur le bord droit de la route.
Ils sont quatre. « Ce sont des ADF », nous dit-il sachant qu’on le voit aussi. Mon cœur s’arrêta net avec cette affirmation du chauffeur, car j’ai eu la même impression quand je les vis sortir de la brousse. Ses paroles devinrent pour moi, ce que l’huile pour le feu. Après tout ce que j’attends regulierement que les ADF font sur cette route, ma première pensée allant vers ma femme. Notre chauffeur augmenta la vitesse, comme pour échapper à un danger imminent! Dans la seconde personne ne lui répond; à part nos regards, nous deux qui sommes à l’avant avec lui, braqués vers ces hommes qu’il indique comme des terroristes ADF.
Trois en tenues militaire ou policière, je ne sais trop les différencier vu qu’ils ont quelque chose de forestier, de sale. Elles ont perdu presque leur couleur initiale. Et un quatrième qui est à l’avant de tous, porte une cape qui s’avère être un imperméable militaire. Elle descend jusqu’à ses genoux. Il est trahi par sa longue barbe que remarque aussi Kid Mutuka, avec qui nous sommes dans cette mission de reportage en tant que cameraman. Il est assis au milieu, sur le levier. Il m’a laissé la chaise puisque je porte une grosse mallette.
Le chauffeur sur la droite, Monsieur Mutuka dit « Papa Kid » sur le levier, au milieu et moi à gauche quand on vient de voir des silhouettes sortir de la brousse à quelques mètres de nous sur la droite; en moins de 5 secondes, juste le temps pour ces quatre personnes de regarder à gauche et à droite avant de traverser cette route nationale numéro 4 sur la rive gauche de la route je vois un militaire surgir de nulle part, il n’est pas armé.
Deux secondes après, je vois quelques cases autour de lui. Je réalise donc que c’est un camp militaire congolais, car il porte la tenue de notre armée. Les tirs de balles réelles commencent à siffler dans notre dos. Ne sachant pas si l’on tire sur nous ou pas, chacun essaie de se courber en sa manière pour se cacher. Ce qui n’est pas évident, car nous sommes 7 personnes dans une voiture à 3 places pour passagers. Nous n’avons pas la réelle distance temporelle entre nous et ces évènements, même si nous savons qu’il ne s’agit que de quelques secondes.
Quelques minutes après, je vois surgir devant nous une colonne des militaires, dans notre direction, alors que nous fuyons la zone de guerre. Mon cœur s’arrête encore une fois de plus, car ces militaires, comme les silhouettes que nous avons vu sortir du bord de la route, ne ressemblent pas aux militaires congolais.
Moi, je pense que ça ne peut qu’être aussi des ADF. Heureusement pour nous, le chauffeur rassure: « Ce sont des Ougandais. Ils sont très réactifs, donc aucun problème. »
Il le dit ainsi en prenant son téléphone pour communiquer avec les chauffeurs des voitures que nous avons laissées derrière nous. Il leur demande de s’arrêter où ils sont. Pour lui, ce n’est qu’un incident de plus. Ils ont vécu pire sur cette route. C’est après avoir dépassé ces éléments UPDF que nous commençons à converser. « C’est comme dans un film», me dit Papa Kid. Je souris, mais en réalité mon cœur est loin, pensant à ma chère Adièlle Mukulu qui serait devenue veuve, en moins d’un an de mariage, si jamais on aurait eu le sort des milliers des pauvres citoyens qui meurent dans des embuscades de ces ADF dans la région en recherchant la vie. La seule chose que l’on perd en cherchant de la vivre dans les meilleures conditions. La vie.
Moins d’une heure après, nous entrons dans la cité de Kasindi. Je remarque qu’elle est différente de l’image que je garde d’elle depuis 10 ans quand j’y arrivais pour la première fois.
Elle est devenue plus grande, des habitations sont construites de part et d’autre de la route. Du côté droit, derrière les habitats, il se trouve des vastes étendus des champs pourtant c’est supposé être le Parc National des Virunga. Et le parc est normalement inviolable par des activités humaines.
Le Quartier Congo ya Sika est installé dans le PN Virunga
« Je suis arrivé ici quand il y avait déjà ce conflit entre le parc et la population. Après analyse, j’ai conclu que je ne voyais qu’un jour, qu’il y aurait des animaux d’un côté de la route et une ville de l’autre », nous confie Kambale Kavingulwa Pacceli, pasteur et agriculteur. Il est arrivé dans cette cité de Kasindi à 2005 comme commerçant, puis, s’est converti en agriculteur dans cette région censée appartenir au plus vieux parc d’Afrique.
Cette partie de la commune de Kasindi-Luvirihya, située dans le groupement Basongora en secteur de Ruwenzori dans le territoire de Beni au Nord-Kivu, est une zone en conflit. D’une part, l’ICCN réclame la gestion de cet espace et de l’autre part, ce sont les chefs coutumiers, les chefs terriens qui réclament d’être remis dans leurs droits.
Il s’agit du quartier ‘Congo ya sika’. Ce quartier est la supposée limite entre le Parc national des Virunga et la chefferie, explique Elie Ombeni, rapporteur de la société civile, sous noyau du groupement Basongora.
Sur la route nationale numéro 4, à Kasindi, il y avait des pancartes du Parc national des Virunga PNVi, mais qui avaient été ôtées par la population vers les années 1994-95.
« Au début, c’était une petite portion qui était occupée, environ 150 mètres, mais par la suite les gens ont continué à s’enfoncer à l’intérieur de ce parc. Le chef terrien Viru Munane qui a toujours signifié que cette partie appartient à sa famille soutient qu’à l’époque, il y était implanté un village appelé Vukuka et qui n’appartient pas au parc. Il y avait des habitations vers Kasindi Port, à 9 km de la RN4», renchérit monsieur Elie Ombeni, secrétaire de la société civile, noyau de Basongora.
Ce quartier constitué des habitats suivis des champs, s’enfonce dans le parc au fil des épisodes ‘insécuritaires’ dans la région.
Autour de 2020, il y a eu des massacres de civils perpétrés par les ADF dans le groupement Basongora dans les villages de Kotongo, Masambo, Vukira, Vukika, ils sont montés jusqu’à Kizumbura. Tous ces villages ont été vidés de leurs populations qui ont trouvé refuge à Kasindi.
« Comme ce contentieux existait entre les chefs terriens et l’ICCN, cet afflux des déplacés de guerre a été une occasion de dépasser la limite de 2013. Il n’y avait pas d’autres options», éxplique Kambale Sivavwirwa Barthelemy, fonctionnaire délégué de l’Etat à Kasindi depuis le 29 Juin 2018, qui nous reçoit dans son bureau se trouva dans ledit quartier Congo ya Sika.
Pourtant la limite provisoire de 2013 était un compromis entre l’ICCN, le gouvernement et la population, en attendant que les limites définitives soient fixées.
« C’est depuis la création même du PNVi que les terriens ou les populations riveraines se trouvent en conflit avec l’ICCN pour revendiquer des espaces qui seraient annexés suite à la mauvaise interprétation du décret annonçant les limites du parc depuis les années 1935. Certaines personnes commettent l’erreur de dire que le parc a été créé en 1925. C’est juste la création officielle. Mais la création a été un processus en 1925, 27, 29, 35, et même jusque 1950 parce qu’il y a l’arrêté qui modifie le décret de 1930 qui a apporté des correctifs sur les énoncés des limites de 1935, 37, 39», explique le juriste Kasereka Katsuva, avocat qui accompagne les chefs terriens dans les revendications de l’espace de terre qui serait annexé arbitrairement au PNVi.
C’est depuis 1936 que les revendications ont commencé. Juste quand on venait d’étendre le parc dans le Grand Nord en 1935, il n’y avait pas eu de discussions préalables entre l’Etat, Congo Belge à l’époque, et les chefs coutumiers sur les portions de terre que l’on devait annexer au Parc national du Congo Belge.
Un conseiller demanda au Roi de commencer les discussions avec les chefs terriens. C’est pourquoi, vous allez constater que les limites du parc dans le grand nord commencent en 1935, mais les actes de cessions ont été négociés en 1936, 37 jusqu’ à 39, fait remarquer le juriste environnementaliste Kasereka Katsuva.
« Pour dire qu’il y a eu antériorité des énoncés des limites par rapport aux négociations. Les riverains en cédant leurs terres, ils pensaient qu’ils pourraient y retourner un jour. Une fois finie la maladie du sommeil, ils voulaient retourner dans leurs villages respectifs, mais on va leurs dire vous n’avez plus droit à accéder à vos terres, c’est devenu un parc. », remonte-t-il ainsi dans l’histoire.
En 1940 ou 1942, comme en 1947, il y a eu des compromis mais dont les contenus ne seront pas respectés dans l’arrêté de 1950. Ni la réunion du conseil de sécurité du district de 1958 à Goma ne saura contraindre les responsables de l’ICCN à rétrocéder les parties qui ne sont pas comprises dans les actes de cession. De même en 1959 voire en 1960, quand le ministre de l’agriculture alors responsable de l’ICCN , écrit au chef de site de l’ICCN de faire des propositions des portions des terres que l’on devait restituer à la population, l’ICCN va toujours s’entêter. En 1973, la publication de la loi foncière n’y change rien. Le régime dictatorial de Mobutu se durcit de plus de plus, la population se tait par crainte des représailles, note monsieur Katsuva K.
Vers les années 1989-90 avec les revendications démocratiques, les revendications sur les limites du Parc National des Virunga vont recommencer.
A Kasindi, c’est à la fin des années 1999-2000 pendant que la rébellion du RCD/ KML contrôlait la région, que ces revendications renaissent.
« C’est la rébellion qui va commencer à lotir cet espace dit Kongo Ya Sika. Peu de temps après vont se réveiller les chefs terriens pour rappeler que le secteur (l’Etat) n’a pas des terres à lotir là-bas. Les terres reviennent aux chefs terriens et le secteur ne peut pas gérer les terres, alors que les chefs terriens sont là. C’est ainsi qu’ils ont commencé la lutte en disant que le décret de 1935 est mal interprété », contextualise Maître Katsuva.
Ce décret parle des intersections sur la route. Des intersections entre la rivière Luvirihya et la route carrossable, intersections entre l’ancien sentier et la route carrossable de Beni Kasindi comme limite du PNVi.
« Vous allez comprendre qu’il y a un espace entre la route et cet ancien sentier. C’est cet espace là que revendiquent les terriens ou les riverains du groupement Basongora. Pour la population cet espace qui est témoigné par certaines cartes du PNVi et même par le décret, revient à la population», fait-il noter.
Car ce sont les intersections qui font la limite et non la route comme telle puisque quand vous quittez Beni pour Kasindi, vous allez vous rendre compte qu’à Bulongo ou à Kisima-Kalembo, les gens construisent de part et d’autre de la route sans que l’ICCN l’interdise.
La thèse de la surpopulation qui est avancée par certains chercheurs pour pousser l’Etat à céder des terres n’est pas la première à avancer dans la région de Kasindi.
Car, elle serait valide si la population n’avait pas des terres. Dans ce cas d’espèce, la population revendique un droit qui leur a été exproprié arbitrairement par les autorités de l’époque et que les autorités actuelles refusent de rétrocéder, souligne le juriste Katsuva.
Pourtant, ceux qui migrent pour Kasindi à la recherche des portions des terres dans cette partie fertile dite “Congo ya sika” ne sont pas que des déplacés de guerre, reconnaît le bourgmestre délégué :
« Ici, il y a des déplacés des guerres, oui mais il y a aussi des populations qui nous viennent des régions où on n’a plus de terres à cultiver. Quand ils apprennent que l’on est en train de cultiver dans cette partie, ils viennent aussi nombreux pour en profiter. ». Monsieur Barthelemy indexe ainsi les gens qui viennent des régions comme Masereka, Magheria, Kyondo, etc. Des agglomérations des hautes terres de Beni-Lubero où tout le monde n’a plus sa portion de terre à cultiver ou celle qui existe est devenue insuffisante pour nourrir la famille.
Ces genres des conflits sont légions autour du parc des Virunga, explique le professeur Paul Vikanga de l’Université Catholique du Graben :
« Au sud, des villages des pêches qui ont existé avant le parc et qui croissent comme Kamandi, Kisaka, Muramba, Kyavinyonge et autres. Au Nord, des villages qui n’ont plus de champs fertiles et qui voient un terrain fertile juste à côté, mais dont l’appartenance au parc est douteux, comme c’est le cas de Mayangose, Nyaleke ou Kanyatsi; en plus d’ agriculteurs qui voient les animaux du parc détruire leurs cultures dans leurs propres champs. Des défis de limite, de cessions des terres non clarifiées au centre, comme à Kasindi, Isale, Karuruma et Lubirihya.”
Le PNVi et le développement
« En tenant compte des segments 29, 30 31 du décret de 1935 qui parle de la route carrossable et les intersections, la nouvelle loi sur la conservation de la nature prévoit qu’il faut réactualiser les limites du parc en son article 13. Le droit a déjà donné deux pistes de solution. On démarque puis on passe à l’actualisation des limites». C’est la bonne solution selon le juriste Kasereka Katsuva, avocat des chefs terriens à Kasindi.
Bienvenue Bwende, chargé de communication du PNVi explique de son côté qu’il existe déjà une limite provisoire consensuelle établie, que si elle est dépassée, « les occupants se trouvent dans le parc, une entité inviolable avec ses conséquences. Cela puisque les gestionnaires du parc n’ont pas le pouvoir de céder des terres du parc. Et pendant ce temps, la démarcation est en cours avec la mise en place des fils électriques qui empêchent aussi les animaux du parc d’envahir les villages voisins. »
La mise en place de ce fils électrique ne fait pas l’unanimité non plus. En octobre 2023, le Syndicat Alliance Paysanne a déploré ce qu’il qualifie de non-respect des limites par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), alors que ce dernier vient de fixer des fils électriques à la limite entre le PNVi et la zone cultivable dans plusieurs localités du secteur de Rwenzori en territoire de Beni.
Le président du Syndicat Alliance Paysanne, monsieur Salvain Mayalibo joint par La Voix de l’UCG, recommande à l’ICCN de venir auprès d’eux pour que les vraies limites du parc pouvant accueillir les fils électrique lui soient indiquées:
« Les vraies limites à partir de Luvirihya partent de Vimbagho jusqu’à Kambo et de Kambo jusqu’à la rivière Hululu. Il y a une petite montée qui vous mène jusqu’à Kandioka. Mais eux ont placé leur fil loin de là, presque le long de la route Kasindi »
Pourtant monsieur Merdi Baraka, agent de liaison de l’ICCN dans le secteur Nord du Parc National des Virunga, rejette en bloc cette accusation car cette fixation était, selon lui, participative : «Les populations avec lesquelles nous avons eu à travailler sont venues effectivement de Bulongo, Kambo, Lume, Rugetsi. Dans tous ces villages qui sont le long du fil électrique »
C’est pourquoi dans cette démarcation définitive, il faut associer la population ou ses représentants comme la société civile associée au gouvernement et l’ICCN.
Car, les chefs terriens n’arrivent pas à parler le même langage avec l’ICCN ni avec l’administration, parce que les chefs terriens ne reconnaissent pas l’administration qui existe dans cette entité, fait observer Elie Ombeni, rapporteur de la société civile sous noyau du groupement Basongora.
Pour les chefs terriens, coutumiers le quartier dit « Congo ya sika » n’existe pas. Il se trouve dans une entité coutumière qui ne peut être dirigée par les autorités des entités décentralisées comme le chef de quartier ou le bourgmestre délégué, plutôt par un chef du village dépendant de la chefferie.
Par ailleurs, «moi, personnellement en tant que représentant du pouvoir publique ici à Kasindi, j’aurai voulu que le gouvernement congolais puisse voir comment d’abord soulager tant soit peu cette population sur cette partie où il y a un conflit armé, puis il faut que le gouvernement voit comment mettre définitivement fin à ce contentieux entre l’ICNN et la population. Il n’y a aucune autorité qui peut encourager l’envahissement du parc car on connaît sa valeur mais aussi la valeur humaine.», souhaite Kambale Sivavwirwa Barthelemy, fonctionnaire délégué de l’Etat à Kasindi.
« Je suis arrivé à 2005, les animaux étaient visibles partout à la limite avec le parc, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui », se désole Kambale Kavingulwa Pacceli, pasteur et agriculteur.
Dans 50 ans, pour résoudre le problème, « il faudra que l’Etat soit visiblement fort, qu’il désaffecte une partie suffisante et la démarque pour que ce peuple soit en mesure de protéger ce parc. La faune et la flore, ça fait partie de nous. Il ne faudrait pas qu’un jour nos enfants apprennent seulement le lion, l’antilope dans les livres, alors que nous avons l’opportunité de les protéger aujourd’hui. », pense Kambale Kavingulwa.
Quand on voit le système de production agricole et le système de conservation, depuis la création du PNvi, les deux systèmes sont en crise, doivent-t-ils reconnaître. L’essentiel, il faut que la conservation contribue au développement comme la création des barrages pour la production de l’électricité. La conservation doit commencer à l’extérieur des espaces protégés parce que c’est là qu’il y a la dégradation. C’est ce que suggère le professeur Paul Vikanza qui y a mené une thèse doctorale en 2011.
« L’essentiel est de comprendre que le problème est là et qu’il ne peut pas se résoudre par la force. Voilà bientôt un siècle. Tous doivent comprendre qu’il n’y a pas de gagnant. Il faut garder un débat permanent. », insiste le professeur Paul Vikanza.
Sur ce plan, le parc a déjà marqué le premier pas avec la construction des centrales hydroélectriques qui participent à la protection du parc par la fourniture d’un courant stable en ville de Goma et dans certains villages. C’est dans le but de réduire la pression anthropique sur le parc.
La fabrication des Makala, le charbon de bois, la principale source d’énergie dans les cuisines congolaises, est un business à plus d’un million de dollars le mois dans le Kivu. En plus de 90%, il vient du Parc National des Virunga.
Pour combattre ce phénomène, il faudra que l’énergie hydroélectrique ou le gaz soit à la portée de tous. La société Virunga Energies prévoit de fournir de l’énergie hydroélectrique à neuf villes du Nord-Kivu, où vivent environ 3,8 millions d’habitants. Mais jusque-là, elle n’a que 25,290 foyers connectés et 1,332 entreprises connectées.
Dans la région de Beni, le parc accompagne les agriculteurs en donnant une valeur ajoutée à leurs production du café et du cacao dans le parc agro-industriel de Mutwanga, note Bienvenue Bwende.